La protection de la nature
Nous l'avons vu, les premiers grands inventaires scientifiques des espèces sont complétés de spécimens naturalisés suite à des chasses faites à grande échelle. Si ces massacres ont largement contribué à la disparition de certaines espèces, c’est néanmoins grâce aux tableaux et aux planches des XVIIIe et XIXe siècles qu’on peut mesurer l’ampleur de ce qui a été perdu.
Le dodo est un animal disparu avant le XVIIIe siècle. Cette disparition rapide lui donne un caractère emblématique ; il est représenté, par exemple, dans Alice au pays des merveilles, de Lewis Caroll.
Dès le milieu du XIXe siècle, des philosophes et des écrivains se mobilisent pour la protection de l'environnement. Il faut attendre 1824 pour que soit fondée à Londres la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals. George P. Mash est considéré comme le premier écologiste d'Amérique, et son ouvrage The Earth as Modified by Human Action paru en 1874 propose d'étudier les conséquences de l'activité humaine sur la nature. Une sensibilisation de la menace qui pèse sur les espèces rares voit dès lors le jour.
Pour l’artiste animalier, cette sensibilité nouvelle changera son rapport avec le sujet ainsi que son appréciation artistique de l’environnement. On peindra désormais avec un même souci, l’animal et son milieu. Depuis plus de cent ans, la préoccupation écologique n’a cessé de croître. Elle touche des activités autrefois jugées nuisibles à la cause, comme la chasse ou la pêche sportive : de fait, pêcheurs et chasseurs sont parmi les plus sensibilisés à l’écologie.
L'art animalier s'associe davantage à la lutte pour la défense de la nature : ces œuvres sont souvent liées à des concours, à des programmes, à des campagnes de levée de fonds au profit d’organismes voués à la défense de la nature. On peut citer Robert Bateman ou Roger Tory Peterson qui n'ont pas hésité à faire don de certaines de leurs œuvres pour soutenir la cause. La Collection David M.-Lank rassemble plusieurs de ces œuvres dédiées, dont certaines parmi les plus belles sont créées sous l’égide de la Fondation de la faune du Québec.