Les artistes naturalistes
Du XVIe siècle au XIXe siècle, l'art animalier sert avant tout les sciences naturelles. Si même on peut constater au XIXe siècle l'apogée de l'art animalier « scientifique », dès la première moitié du siècle on relève les premiers signes d'autonomisation de cet art. On observe chez certains artistes un détachement envers les canons imposés par l'histoire naturelle. Cette dissociation progressive aura pour cause première l’évolution des sciences naturelles elles-mêmes qui, en se spécialisant et en s'appuyant sur des technologies de plus en plus poussées, n’auront plus besoin des artistes illustrateurs pour rendre témoignage de toute la complexité de la réalité. Dans les ouvrages, la photographie remplace peu à peu les illustrations d'artistes.
Du point de vue des artistes eux-mêmes, on devine une évolution qui tend aussi à les éloigner d’un réalisme trop précis. En effet, on assiste chez eux à l’émergence de recherches artistiques, esthétiques ou stylistiques toujours plus détachées des contingences de l’illustration scientifique. Parmi ces artistes en quête d’un art résolument personnel, citons ici quelques-uns dont l’œuvre a particulièrement touché David M. Lank : l’incontournable John James Audubon, Léo-Paul Robert et ses enfants, les artistes engagés tels que Archibald Thorburn et Robert Bateman, les suédois Bruno Liljefors et Lars Jonsson et un contemporain, Raymond Harris-Ching.
Particularité de la Collection Lank : les liens étroits existant entre le collectionneur et certains des plus grands artistes animaliers contemporains, liens attestés par la présence dans les ouvrages de dédicaces ou de pièces de correspondance.