Les estampes
La technique la plus ancienne est celle de la gravure sur bois de fil. Elle apparaît au XVe siècle. Il s'agit d'un procédé qui suit le même principe que celui du tampon. A l'aide d'un outil tranchant (gouge), le graveur évide certaines parties d'une matrice (planchette de bois). La matrice est gravée dans le sens des fibres du bois. Généralement, les dessins obtenus grâce à ce type de gravure sont relativement grossiers.
À partir de la fin du XVIe siècle, la mode de la gravure sur cuivre se répand. Elle permet la réalisation d’illustrations beaucoup plus fines, précises et le métal assure une plus grande vie à la matrice. Cette dernière est faite de cuivre et est donc beaucoup plus solide, ce qui suscite l'apparition de nouveaux outils chez les graveurs, par exemple le burin.
Le manque de résistance des matrices en bois de fil a été corrigé à la fin du XVIIIe siècle par le renouvellement de la technique beaucoup plus exigeante de la gravure sur bois de bout, notamment par Thomas Bewick. Les matrices produites sont alors beaucoup plus durables que celles en bois de fil et elles peuvent alors être réemployées plusieurs fois. La Collection Lank possède une série de ces bois originaux qui firent la renommée du graveur anglais.
La lithographie est un autre procédé de l'estampe. Cette fois il s'agit d'un procédé à plat qui apparaît à la fin du XVIIIe siècle et qui repose sur le principe de la répulsion de l’eau et de la graisse. La technique consiste à dessiner directement sur une pierre calcaire avec un crayon gras. La pierre retient l'encre aux endroits où le dessin est tracé au crayon gras. Pour chaque tirage, ce processus est répété. Cette technique a eu beaucoup de succès car elle permet d'imprimer rapidement un nombre considérable d'exemplaires et d'obtenir une reproductibilité quasi illimitée. Le lithographe Godefroy Engelmann (1788-1839) développe par la suite la chromolithographie, qui permet l’impression en couleurs. Basée sur la quadrichromie, cette technique repose sur l’utilisation des couleurs primaires bleu, rouge et jaune auxquelles on ajoute le noir pour obtenir toutes les teintes et nuances possibles. Lars Jonsson (1952- ) a réalisé à la main, sur acétates, des œuvres originales qui s’inspirent de ce principe de superposition des couleurs, comme ici à droite.
Dans la Collection Lank, on trouve aussi différents états d'une même gravure montrant l'évolution de l'œuvre au fil des tirages pour arriver au résultat souhaité. Ici trois états d'une lithographie d'Audubon. Le dernier état, issu d'un tirage posthume, est le fait de ses héritiers.